dimanche 13 novembre 2011

Doublement barré, Barrett, Syd

 
Et voilà. The madcap laughs. Et s'il est vrai que le fou parle et rigole, il n'abolit pas grand chose de notre monde insensé par son cri et ses accords barrés. Doublement barrés. Syd Barrett : une personnalité. Un artiste, et un être humain, sur lequel beaucoup fondaient de réels espoirs, en deçà et en dehors de Pink Floyd.

Il composa quasiment tout le premier album des Floyd, qui demeure une œuvre remarquable dans le tourbillon des musiques du XXe siècle : « The piper at the gates of dawn ». Un mouvement alternatif entre le psychédélisme teinté de science-fiction et les nursery rhymes qui bercent les petits anglais.

Il est étonnant que peu de gens s'intéressent aux peintures de Mr Barrett, semble-t-il. Que dirait-on s'il s'agissait de Don Van Vliet alias Captain Beefheart, mais c'est aussi une autre histoire, dont nous parlerons le moment venu. Profitant du bateau réticulaire et de son formidable chalut, je choisis ici de montrer une œuvre de Mr Barrett. Esquissée avant que les paradis artificiels ne prélèvent leur dû.

 
Je pense que tout est là. Dans le regard, absent ou observateur, ce grand songe permanent dans lequel commence à dériver l'esprit de Mr Barrett. Cette façon de saisir en quelques traits l'attitude et le mental démontre aussi les capacités de l'artiste. Et sa fragilité. Ses univers féériques ne pouvaient se confronter au monde réel. Il nous reste à écouter cet opus, « The madcap laughs », parsemé de gemmes folk & rock et de souffrance aussi. On en sort souriant et grave, avec un peu de vague à l'âme, peut-être ce que voulait l'artiste ?




T.-R.

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