vendredi 16 novembre 2012

Outsets

Outsets ? Et même pas de « the » devant le nom du groupe ? Eh bien non ! Il faut bien dire que la pochette de ce maxi EP n'aurait pas retenu mon attention (un calibre « on the rocks » dans une coupe, avec assortiment d’œillets fanés...) si je n'avais vu Ivan Julian au dos. Et là, il faut dire que l'autre guitariste des Voidoids a de quoi tirer nos neurones de la torpeur, qualifié qu'il est pour raviver nos souvenirs de la « blank generation ». Avec son complice Robert Quine, ils ont zébré le premier 33t de Richard Hell de superbe façon, donnant ses lettres sauvageonnes à l'écriture guitaristique, torturant l'électricité, passant les accords au scalpel du raffinement punk !

Alors certes, c'est le punk de New York, en lui-même assez varié (les Voidoids sont différents des Ramones qui n'ont pas grand chose en commun avec Blondie, cela a souvent été dit et rabâché, même si tous ces artistes évoluaient dans le même périmètre). Et quand on écoute Ivan Julian et ses Outsets, on a cette voix qui nous fait penser à celle de Richard Hell, et les éclairs de guitare qui nous rappellent ce superbe album qu'est Blank Generation. On est dans le même esprit.

Bien sûr, le EP qui vous vaut ce papier aujourd'hui est produit à la sauce de l'époque (eighties) par Garland Jeffreys. Un son poli, beaucoup trop poli et compressé. Trop maniéré et finalement paralysant l'énergie des titres. La conséquence en est une primo-déception qui vaudra à cette pièce de vinyl un long purgatoire dans le stock de disques, classé/délaissé/oublié à la lettre « O ». Il faut des années pour forger une écoute attentive. Revenir à cet enregistrement, c'est déjà admettre que les eighties sont loin derrière, et qu'on peut y trouver des pépites, si on se donne l'occasion de la réécoute .

Et justement, sur la toile, on pourra trouver une version live de « Young man's money »1, un titre énergique, à un moment où l’argent de poche manque à pas mal de plus jeunes ! En trente années de dépression économique, on pourra dire qu'il existe au moins une constante en la matière !

Les autres titres sont des ballades urbaines plus ou moins enlevées, avec de petites touches funk (Dancin' in the dark), des arpèges cristallins de guitare Fender qui se perdent quelquefois en distorsions liquides avec une voix quasi-new wave (Heart on fire) et ce qui aurait dû donner son titre au EP, le morceau Iceman, mais bon, si nous apprécions la guitare d'Ivan Julian, on ne peut que constater ici un manque de... créativité ! L'instant orgasmique du rock'n'roll n'est pas là ! OK, je joins à ce papier numérique deux vidéos : la version EP de « Young man's money » et « Blank generation », juste histoire de.

 1 – Live at WFMU / chatting with Terre T : un ensemble de titres enregistrés live en 2011...Trouvable, téléchargeable...

 




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