Outsets ? Et
même pas de « the » devant le nom du groupe ?
Eh bien non ! Il faut bien dire que la pochette de ce maxi EP
n'aurait pas retenu mon attention (un calibre « on the
rocks » dans une coupe, avec assortiment d’œillets
fanés...) si je n'avais vu Ivan Julian au dos. Et là, il faut dire
que l'autre guitariste des Voidoids
a de quoi tirer nos neurones de la torpeur, qualifié qu'il est pour
raviver nos souvenirs de la « blank
generation ».
Avec son complice Robert
Quine, ils
ont zébré le premier 33t de Richard
Hell de
superbe façon, donnant ses lettres sauvageonnes à l'écriture
guitaristique, torturant l'électricité, passant les accords au
scalpel du raffinement punk !
Alors certes, c'est le punk de
New York, en lui-même assez varié (les Voidoids sont
différents des Ramones qui n'ont pas grand chose en
commun avec Blondie, cela a souvent été dit et
rabâché, même si tous ces artistes évoluaient dans le même
périmètre). Et quand on écoute Ivan Julian et ses
Outsets, on a cette voix qui nous fait penser à celle de
Richard Hell, et les éclairs de guitare qui nous
rappellent ce superbe album qu'est Blank Generation. On est
dans le même esprit.
Bien sûr, le EP qui vous vaut
ce papier aujourd'hui est produit à la sauce de l'époque (eighties) par
Garland Jeffreys. Un son poli, beaucoup trop poli et
compressé. Trop maniéré et finalement paralysant l'énergie des
titres. La conséquence en est une primo-déception qui vaudra à
cette pièce de vinyl un long purgatoire dans le stock de disques,
classé/délaissé/oublié à la lettre « O ». Il faut
des années pour forger une écoute attentive. Revenir à cet
enregistrement, c'est déjà admettre que les eighties sont
loin derrière, et qu'on peut y trouver des pépites, si on se donne
l'occasion de la réécoute .
Et justement, sur la toile, on
pourra trouver une version live de « Young man's
money »1, un titre énergique, à un moment
où l’argent de poche manque à pas mal de plus jeunes ! En
trente années de dépression économique, on pourra dire qu'il
existe au moins une constante en la matière !
Les autres titres sont des
ballades urbaines plus ou moins enlevées, avec de petites touches funk (Dancin'
in the dark), des arpèges cristallins de guitare Fender qui
se perdent quelquefois en distorsions liquides avec une voix
quasi-new wave (Heart on fire) et ce qui aurait dû
donner son titre au EP, le morceau Iceman, mais bon, si
nous apprécions la guitare d'Ivan Julian, on ne peut que constater
ici un manque de... créativité ! L'instant orgasmique du
rock'n'roll n'est pas là ! OK, je joins à ce papier numérique deux vidéos : la version EP de « Young man's
money » et « Blank generation », juste histoire de.
1 – Live at WFMU /
chatting with Terre T : un ensemble de titres enregistrés
live en 2011...Trouvable, téléchargeable...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire