Comme si n'en saviez déjà pas
assez sur les deux compères dont il a été question dans l'article
précédent ! Voici donc un duo qui n'a rien à voir avec tous
les duos qui surgirent de droite et de gauche ces dernières années,
puisqu'il ne s'agit ni de rock, ni de country, ni d'électro et tutti
quanti (mais ceci n'est en rien une critique, bien sûr !).
Nous avons là un travail sur le
son, avec force overdubs de basse et coulées de saxophone, plaintes
et grincements improvisés, le tout restant comme on l'imagine
aisément (surtout en sortant d'une bonne écoute de Last Exit
!) assez brut de fonderie, même si du delay s'ajoute ici ou là, en
un rythme claudiquant.
L'intention d'un side-project
comme Low Life demeure la même depuis que l'art
contemporain, en musique ou ailleurs, est ce qu'il est : la
musique n'a pas à être prisonnière du beau, des formalités
quotidiennes et n'a pas à être au service de qui ou quoi que ce
soit 1.
L'objectif pourrait être une
certaine idée de la liberté, si les mots avaient encore un sens,
mais le 20e siècle a terni tout ça, le verni s'est
écaillé. Ici, des individus s'autorisent une sorte de production
sonore libre, qui n'est pas du bruit (mais on le devine tapis
derrière les impulsions des doigts et les prises de souffle, une
possibilité pour l'éveil), et qui n'est pas la musique que le
quidam du 21e siècle attend !
Il paraît évident que cette
tentative restera encore bien longtemps enterrée sous la production
de masse que l'on nous vend à longueur d'écrans plats 2.
Que cela ne vous empêche pas
d'écouter et de découvrir que, derrière les envolées angoissantes
du saxophone de Peter Brötzmann et les martèlements des
cordes produits par Bill Laswell, c'est une pulsion de
vie qui se cogne la tête contre les barreaux de la cage.
1- Mais certes, il
existe un « art actuel » veule et marchand.
Rattachons-nous à cette citation d'Arnold
Schönberg : « My
music is not lovely ». Toutes
proportions gardées, Low Life
n'est pas « lovely » !
2- « I'm
buried deep in mass production » : pour
le coup, c'est une citation tirée de l'album
« The Idiot » qu'Iggy
Pop sortit en 1977, avec l'aide « massive »
de David Bowie...
Death Rattle : vos oreilles doivent servir à quelque chose !
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