Totale
admiration pour les Zero Boys : ils sont, avec ce disque, l’incarnation du
Hardcore US « in its heydays » ! Écoutez et jugez-en un
peu : chaque chanson est un hymne (de Vicious
Circle, le magistral coup de pied au cul qui ouvre le disque, à Living in the 80’s), le tempo ne se
relâche que fort peu, tout est souple, nerveux, rapide, enlevé. La basse égrène
des volées de notes telles que la guitare est libre de tapisser ses accords et
ses soli dans tous les coins du stand de tir !
Ca
dépote et c’est générationnel : la voix de Paul Mahern est tout à tour colérique et cynique, prouvant que les
leçons des Pistols, comme des Clash, ont bien été retenues.
Générationnel : bien sûr, car la voix jeune et éraillée incarne
complètement l’esprit punk-hardcore du début des années quatre-vingts.
Et
si cette modeste chronique est titrée : « pas tout à fait partis de
zéro », c’est que, et on pourrait le deviner en écoutant attentivement ce
magnifique LP, bassiste, batteur et guitariste sont loin d’être des débutants.
Ils font plus qu’assurer : ils jouent avec maestria, maîtrisent la
tempête, offrent un vaisseau de guerre aux textes enflammés, punk, révoltés, envoyés
par le jeune (à l’époque) Paul !
Comme
quasiment tous les groupes de ces années, les Zero Boys ont assez rapidement raccroché
les gants, comme si leur énergie les avait entièrement consumés en quelques
dizaines de titres rageurs. Cependant, comme dans « 20 ans après » d’Alexandre Dumas, les Zero Boys sont réapparus,
avec deux membres du groupe originel, reprenant la route du studio, et celle des
scènes, toutes disposées à accueillir des héros-vétérans d’une tornade musicale
venue d’un passé pas si lointain.
21e
siècle : voici le temps du hardcore-phénix, celui qui renaît de ses
cendres. Quand trop de jeunes groupes sont des copies conformes du passé, les
fans préfèrent encore goûter aux originaux, même si les cheveux grisonnent, et que
les embonpoints se cachent mal derrière les T-shirts !
Mais
sortons du lieu commun « être et avoir été » : le vinyl des Zero
Boys sera toujours là sur la platine, pour nous envoyer un « Vicious
circle » dont on n’est pas près de sortir !